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Déambulation

Luciana Zafimaharo, Directrice de Case Marmaillons-La Réunion

Case Marmaillons, accueille toute la semaine, sans rendez-vous, des enfants jusqu’à 6 ans accompagnés de leurs parents. Une même famille peut venir matin et après-midi, tous les jours de la semaine, pendant des années. La convivialité du lieu parfois traite la jouissance en trop, mais avec le risque d’une adhérence. Toute la difficulté pour les accueillants est d’être vigilants à introduire une modulation dans le transfert. Ce qui singularise notre pratique à l’occasion et que nous avons épinglé du signifiant déambulation, c’est une manière particulière d’impulser du mouvement et une aération par nos va-et-vient auprès de ceux que nous accueillons.

Un accueillant s’en va, un autre de l’équipe arrive, pas à la même place, avec son style : autre chose se déplie ou pas ! Ces mouvements réduisent l’inertie, rendent vivant le temps qui peut s’éterniser, s’étirer dans un ronron routinier sans que rien ne se passe. Cette déambulation, qui par moment fait ponctuation, n’empêche pas le transfert qui est alors diffracté.

Notre vigilance à ne pas nous laisser capter par les récits et par la tentation de faire Un avec ceux que nous accueillons nous pousse, par nos déplacements, à introduire de la coupure. Ce n’est pas forcément ce qui se dit qui est important, mais que ça puisse se dire. L’espace de notre lieu, avec ses multiples pièces, est propice à cette déambulation, qui n’est pas systématique, mais qui est une réponse à la position du sujet. Dans l’après coup, grâce notamment au travail d’équipe, aux reprises cliniques quotidiennes, à notre réunion hebdomadaire, à nos supervisions, il nous arrive d’en repérer les effets. En épinglant la valeur particulière qu’ont pu prendre ces déplacements pour chaque un, vécus par certains comme un laisser tomber qui éteint leur présence dans le lieu, pour d’autres s’en suscitant une plainte, voire une revendication de pouvoir compter sur plus de présence, d’autres nous suivant, d’autres encore restant dans leur monologue en notre absence passée inaperçue… Autant d’indications qui nous amènent à réajuster notre mode de présence.

Autre effet possible : cela introduit parfois du mouvement chez certains de ceux que nous accueillons. Au début, figés, voire pétrifiés, ces sujets petit à petit se déplacent, amenant à leur tour une aération, un allègement, une circulation dans leur dire et dans leur rapport à l’autre et au lieu. 

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