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Le CPCT dans la cité

Par Geneviève Cloutour-Monribot, Consultante CPCT-Bordeaux

Quel mode de présence pour le CPCT dans la cité ?

L’argument de la journée nous met en garde contre le « poison » que serait toute velléité de réponse à l’Autre social. Et pourtant, nous y sommes, dans le réseau social.

De quelle manière ?

Prenons une expérience du CPCT Rive droite à Cenon, qui est l’une des unités du CPCT Aquitaine, pour les adolescents de 11 à 25 ans.

Depuis sa création en 2007, et grâce à des effets de transfert, offre fut faite au CPCT Rive droite de s’engager dans un travail de partenariat avec le P.R.E. (Programme de Réussite Éducative) de Cenon, notamment par une participation aux réunions des E.P.S. (Équipes Pluridisciplinaires de Soutien). Y sont mises à l’étude les actions proposées pour chaque parcours personnalisé, leur objectif, leur pertinence ainsi que leur efficacité.

Quand vous vous y présentez comme psychanalyste du CPCT, cela intrigue, car la question qui est sous-jacente, c’est finalement : qu’est-ce que vous faites là ?

Quel est alors ce mode de « participation » qui ne relève d’aucun militantisme, d’aucun recrutement, mais d’une place décalée aux côtés des acteurs sociaux ?

En effet, nous nous orientons d’un mode d’écoute détaché de tout idéal de « réussite », qu’il soit ou non éducatif. Ce ne sont pas là les signifiants de notre champ. Et c’est ce décalage qui nous permet de faire entendre à l’occasion un inattendu, bien reçu d’ailleurs, le plus souvent. Probablement parce que cela vient réouvrir le champ des possibles – de l’impossible aussi – quant aux constats des difficultés du jeune dans son « parcours de vie ».

Par exemple, dans certains cas : questionner ce qui fait répétition, plutôt que s’épuiser à présenter de nouvelles actions vouées à l’échec quand c’est l’insatisfaction qui mène la demande du jeune. Donc : proposer de ne pas se hâter d’y répondre [1]. En revanche, pour d’autres situations évoquées : en souligner le caractère d’urgence, notamment lorsqu’il y a repérage d’une escalade des passages à l’acte.

Notre orientation psychanalytique nous dispose à entendre les détails plus que les synthèses. Les mettre en lumière vient donner un autre relief, un nouvel aperçu, sur certains jeunes « bien connus » des services sociaux qui en portent la charge depuis des années.

Être présent dans la cité – dans ses réseaux associatifs et auprès de ses responsables politiques – c’est y mettre, disons, une intelligence, non pas artificielle, mais éclairée par le discours analytique. Cette présence apporte une respiration qui peut avoir des effets de surprise et d’allègements au cours de ces réunions, et ouvrir à d’autres effets pour les jeunes dont les situations sont examinées, desserrant l’impératif de réussite en y glissant une possible amélioration au cas par cas.


[1] Cf. 2ème Journée d’étude de la FIPA intitulée « Les paradoxes de la demande », 17 mars 2018, Rennes.

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